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"La métropole a été trahie et volée": Christian Estrosi réagit à l’enquête sur les travaux de la tempête Alex

Christian Estrosi.

Christian Estrosi. - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Le maire de Nice et président de la métropole s'exprime pour la première fois ce vendredi 12 avril sur l'affaire des détournements de fonds dans le cadre des travaux de la tempête Alex. Pour Christian Estrosi, des entreprises "ont fauté".

Pour la première fois depuis le placement en garde à vue de 21 personnes dans le cadre de l'enquête sur les travaux de reconstruction de la Vésubie réalisés après la tempête Alex, Christian Estrosi est sorti du silence.

"Jusqu'à présent, je n'étais pas en mesure de le faire, mais nous nous sommes portés partie civile et nous avons désormais accès au dossier. On en sait suffisamment aujourd'hui pour que je puisse m'exprimer", a déclaré le maire de Nice dans les colonnes de Nice-Matin, le vendredi 12 avril.

Certains de ses proches collaborateurs, ainsi que des entrepreneurs ayant participé à cette reconstruction, ont été auditionnés. Depuis, chacun se rejette la faute au sujet des chantiers non achevés.

"Il est clair qu'il y a des entreprises qui ont fauté", affirme Christian Estrosi.

Le maire de Nice dénonce une trahison dans cette affaire. "Pour des travaux, dont il appartient à la justice de déterminer par qui ils ont été suivis dans les subdivisions et avec quelles relations avec les entreprises, la métropole a été trahie et volée", dénonce-t-il.

Christian Estrosi regrette par ailleurs que certains de ses collaborateurs se soient retrouvés en garde à vue et qualifie la situation "d'injuste".

Une affaire entre les mains de la justice

A ce jour, le maire de Nice explique vouloir laisser la justice faire son travail et assure prendre le sujet avec sérieux. "J'ai le sentiment qu'après tout ce temps, c'est une nouvelle étape de la justice, j'attends qu'elle aille maintenant le plus vite possible", lance-t-il.

"Je pense à tous les habitants des vallées, mais aussi du littoral, je me battrais de toutes mes forces pour que la Métropole puisse rentrer dans son bon droit et que ceux qui ont trahi soient punis, je me battrai pour savoir jusqu'où il y a eu responsabilités", poursuit le maire de Nice.

Pour rappel, le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire le 24 février dernier pour "favoritisme, escroquerie en bande organisée, détournement de fonds publics, faux et usage de faux, blanchiment en bande organisée, prise illégale d'intérêts, recel". Christian Estrosi avait fait le signalement de "manquements grave au respect des règles de la comptabilité publique".

Un rapport judiciaire publié le 8 février avait mis en cause la gestion de la métropole de Nice Côte d'Azur, dénonçant une "gestion non rigoureuse" des travaux dans la Vésubie et des "commandes de prestations sans bons de commande", des "facturations d'avance en fin d'année" alors que les travaux n'étaient pas terminés ou des "bons de commande avant ou après travaux".

La métropole avait fermement contesté ce rapport et avait évoqué des résultats d'expertises indépendantes justifiant de "graves erreurs de conception" de la part des entreprises.

Mélanie Hennebique