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"Une mesure simpliste": l'opposition municipale réagit à l'instauration d'un couvre-feu pour les moins de 13 ans à Nice

Dès le 1er mai prochain, les jeunes de moins de 13 ans seront sous régime de couvre-feu à Nice, entre 23 heures et 6 heures du matin pour toute la période estivale.

Après Cagnes-sur-Mer, la ville de Nice et son maire, Christian Estrosi, ont décidé de réinstaurer le couvre-feu destiné aux jeunes de moins de 13 ans.

La mesure, qui était déjà en vigueur entre 2009 et 2020 dans la ville, doit débuter à compter du 1er mai prochain et ce, pour "toute la période estivale" indique Christian Estrosi. L'initiative n'est toutefois pas du goût de tous les acteurs politiques de la ville.

La présidente du groupe des Écologistes à la métropole de Nice, Juliette Chesnel-Le Roux, pense que la mesure ne fait que masquer les problèmes sociaux de la ville.

"C'est encore une mesure faite juste pour détourner l'attention des Niçois sur les vrais problèmes", fustige la cheffe de file écologiste qui déplore "une mesure simpliste".

"Aujourd'hui on diminue le budget pour les écoles, le budget pour les installations sportives ou pour les centres de loisirs, alors que c'est là qu'ils devraient mettre les moyens pour que les enfants aient de quoi s'occuper", estime Juliette Chesnel-Le Roux.

La LDH attend la publication du texte avant un éventuel recours

Jean Moucheboeuf, conseiller municipal (Reconquête-Retrouver Nice) à la métropole de Nice, plébiscite de son côté l'idée tout en demandant plus de sévérité en cas de non-respect du couvre-feu.

"Quand vous allez dans un quartier comme celui des Moulins, où vous avez des mineurs qui sont dehors et qui sont confrontés à de l'insécurité, 70% de la délinquance dans le quartier des Moulins est du fait d'étrangers, donc bien évidemment ces mineurs sont confrontés à tout cela", estime-t-il au micro de BFM Nice Côte d'Azur, tout en soulignant "la question du laxisme judiciaire".

"Pour les jeunes qui n'ont pas le droit d'être dehors et (s'il) n'y a pas de sanctions derrière et de contraventions, ça ne sert à rien", juge Jean Moucheboeuf.

Pour l'heure, l'arrêté municipal n'est pas encore effectif à Nice. Néanmoins, il sera scrupuleusement scruté par la Ligue des Droits de l'Homme. L'association dit se réserver le droit de s'opposer au texte si elle juge qu'il existe des mesures discriminatoires.

Margaux Sansano, avec Alexis Lalemant